quarta-feira, 2 de fevereiro de 2011

Marrocos “não será excepção” na onda de protestos nos países árabes – afirma o príncipe Mulay Hicham, 3.º na linha de sucessão ao trono


Quem o adverte é o príncipe Mulay Hicham, primo de Mohamed VI e terceiro na linha de sucessão ao trono marroquino, ao analisar a onda de protestos que teve início na Tunísia e que levou ao derrube do regime de Ben Ali e que ameaça agora o regime de Hosni Mubarak, no Egipto.

"Le Maroc n'est pas encore touché mais il ne faut pas se leurrer sur ce fait: pratiquement tous les systèmes autoritaires vont être atteints par la vague de contestation et le Maroc ne fera probablement pas exception", a averti le prince Hicham (46 ans), troisième dans la ligne de succession au trône alaouite.

Pour Hicham il manque seulement l’étincelle qui amorcera l’implosion et il s’interroge si elle viendra directement du peuple ou des formations politiques marocaines, excitées par l’exemple de leur voisin tunisien.

"Reste à savoir si cela se traduira par une contestation purement sociale ou par une revendication politique au sein des formations politiques en place, celles-ci étant enhardies par les récents événements", s’est-t-il interrogé.

Tous les ingrédients sont réunis pour l’insurrection populaire contre la monarchie, affirme Hicham.

"Le fossé entre classes sociales sape la légitimité du système politique et économique. Les diverses formes de clientélisme dans l'appareil d'Etat mettent en péril sa survie. Enfin, si la majorité des acteurs politiques reconnaissent la monarchie, il n'en demeure pas moins vrai qu'ils sont mécontents de la vaste concentration du pouvoir dans l'exécutif", a-t-il ajouté.

"Indépendamment des qualités humaines de l'individu, et même s'il s'agit d'un monarque éclairé, l'étendue du pouvoir monarchique depuis l'indépendance est incompatible de fait avec cette nouvelle dimension. Et la dignité du citoyen est devenue aujourd'hui fondamentale", a-t-il martelé.

Le prince croit savoir que "le cours de l'histoire a déjà changé avec le renversement du régime de Ben Ali et quelle que soit l'issue de la crise égyptienne, il est évident que l'ancien régime ne saurait être préservé en l'état", estimant qu’il faut "conjuguer le changement au présent et pas au futur".

Par ailleurs, a-t-il relevé, "le mur qui rendait impossible le soulèvement populaire était le mur de la peur, érigé dans la tête de chacun. Il se trouve que ce mur-ci s'est écroulé, ce qui a donné naissance à des mouvements de contestation démocratique dans le monde arabe".

Interrogé sur les craintes de l’Europe de l'instabilité sur sa rive sud par une poussée de l'islamisme et de l'émigration clandestine, M. Hicham a estimé que pour une fois l'Europe n’est pas déterminante, et encore moins l'Occident.

"Ces mouvements ont pris de court des régimes cajolés par l'Occident et, en particulier, en Afrique du Nord, par la France. C'est peut-être pour la première fois depuis l'ère coloniale que le monde arabe s'autodétermine, fait ses propres choix et se donne les moyens de sa démocratisation par des manifestations de rue qui n'ont pas été soutenues par l'Occident".

Le prince lancera un appel à l'Europe et au monde occidental, pour "arrêter de soutenir des dictatures non-viables et tout faire pour appuyer des mouvements qui visent le changement pluraliste dans la région", ajoutant qu’il faut aussi "sortir de la dichotomie manichéenne, encouragée par les régimes arabes, qui consiste à faire peur au nom de l'islamisme pour préserver le statu quo".

"Dans les nouveaux mouvements sociaux, la religion ne joue aucun rôle majeur. C'est plutôt une nouvelle génération sécularisée qui revendique sa liberté et sa dignité de citoyen face à des régimes qui agissent à l'encontre des droits de l'homme et du citoyen", a-t-il conclu.
SPS

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