Dans ce rapport annuel, les pays sont répartis en trois niveaux. Le niveau
1 correspond aux pays qui respectent les standards minimums fixés par la loi
américaine concernant la protection des victimes de trafic et de violence.
Le niveau 2, quant à lui, désigne les pays qui ne respectent pas
entièrement ces standards mais fournissent d'importants efforts pour y arriver
et le niveau 3 indique les pays qui ne respectent pas du tout ces standards et
n'essayent pas de le faire.
Le Maroc rétrogradé
Toutefois, certains pays du niveau 2 sont placés sur une liste de
surveillance si le nombre total des victimes est très important ou progresse
rapidement, ou si les gouvernements de ces pays n'ont pas présenté assez de
preuves qu'ils ont fourni les efforts suffisants pour lutter efficacement
contre ce trafic par rapport à l'année précédente.
C'est ce dernier point que reproche le Département d'État américain au
Maroc en le rétrogradant sur la liste de surveillance du niveau 2 alors qu'il
faisait partie du niveau 1 quelques années auparavant (voir tableau).
Cela ne veut pas forcément dire que la situation a empiré au Maroc, mais
plutôt que les autorités n'ont pas prouvé une détermination assez forte dans la
lutte contre ce trafic aux yeux du Département d'État américain.
Malgré cette baisse, le Maroc reste en meilleure position que ses voisins,
l'Algérie et la Mauritanie étant tous les deux au niveau trois.
Les femmes et les enfants particulièrement vulnérables
Dans ce rapport, il est dit que le Maroc “est une source, destination, et
zone de transit pour des hommes, femmes et enfants qui sont sujets au travail
forcé et à l'exploitation sexuelle”.
Le rapport mentionne évidemment le cas des petites bonnes et les abus
“physiques, psychologiques et sexuels” qu'elles subissent. Toutefois, il
souligne que ceux-ci ont diminué depuis 2005, en partie grâce à des programmes
d'éducation visant les zones rurales.
Le rapport mentionne également le cas des migrants subsahariens qui entrent
illégalement au Maroc à une fréquence plus élevée que les années précédentes.
Leur vulnérabilité une fois sur place, particulièrement pour les femmes et les
enfants, conduit dans certains cas à une exploitation sexuelle ou plus rarement
à du travail forcé.
Ainsi, selon le rapport, certains réseaux criminels, à Oujda notamment,
forcent fréquemment des clandestins à la prostitution et à la mendicité.
Risque au Moyen-Orient
Enfin, le rapport cite le cas de femmes marocaines qui sont forcées à la
prostitution dans des pays du Moyen-Orient et sont sujettes à des restrictions
de mouvement, des abus émotionnels et physiques ainsi qu'à des menaces. Des
hommes marocains, quant à eux, sont leurrés dans des pays du Golfe par des
promesses de travail avant d'avoir leur passeports confisqués et d'être obligés
de s'endetter en effectuant des empreints forcés.
Parmi les recommandations des autorités américaines, il y a l'application
des lois et des peines prévues pour ceux qui les transgressent, comme l'article
467-2 du code pénal qui prévoit des peines d'emprisonnement de un à trois ans
pour le travail forcé des mineurs, ou les articles 497 à 499 qui condamnent la
prostitution forcée à des peines de prison encourues allant jusqu'à dix ans.
Le rapport préconise également d'augmenter les enquêtes portant sur ces
crimes et de mettre en place un système d'identification et de protection des
victimes.
Fonte: aufait
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