Ali Anouzla, diretor de Lakome
Seis meses após ter sido
encarcerado durante 39 dias sob o pretexto de apologia e incitamento ao terrorismo,
o jornalista Ali Anouzla sai do seu silêncio: acusa o poder marroquino de
querer calar a imprensa livre. As versões em língua árabe e francesa do site de
informação “Lakome”, que dirige continuam censuradas.
Em setembro passado, Ali Anouzla,
diretor da versão em língua árabe do website marroquino Lakome, foi preso por
ter publicado um simples link para um artigo do blog de um jornalista espanhol
do “El País”, Ignacio Cembrero, que revelava um vídeo da Al-Qaida do Magrebe Islâmico(AQMI)
ameaçando Marrocos. Depois de uma custódia de oito dias, foi acusado de «ajuda
material», «apologia do terrorismo» e «incitamento à execução de atos terroristas».
Arrisca, segundo a lei antiterrorista marroquina, até 20 anos de prisão.
Desde o início, as solidariedades
se mobilizaram tanto em Marrocos como no estrangeiro. Reporters sans
frontières, Amnesty International, Human Rights Watch assim como o Committee to
Protect Journalists denunciaram as acusações. Anouzla foi posto em liberdade provisória
após 39 dias de detenção. Atualmente, a instrução prossegue e as versões em língua
árabe e francesa do website site Lakome continuam censuradas.
Ali Anouzla é uma exceção em
Marrocos. Ele faz parte de um restrito grupo de jornalistas que tratam de
questões consideradas sensíveis, que desafiam “as linhas”. Questiona sobre as longas
ausências do rei no exterior, escreve sobre a questão do Sahara Ocidental. Em
agosto, ele lançou o escândalo Danielgate, a graça real a um pedófilo espanhol
condenado a 30 anos de prisão. Mas para os seus detratores, Anouzla é um
"jornalista militante" que vai longe demais. Ele também tem sido
vítima de várias campanhas de difamação.
A 8 de maio, ele irá receber em Washington
juntamente com Aboubakr Jamaï, o diretor da versão francófona do “Lakome”, o
prémio POMED dos « líderes pela democracia». Desde a sua libertação, as suas intervenções
têm sido raras. Agora, Anouzla revela o que foi a sua prisão, e o encarceramento
na prisão de Salé, mas também as sombras sobre o bloqueio de “Lakome” pelas autoridades.
Vous avez passé 39 jours en
détention pour avoir publié un lien vers une vidéo d’AQMI. Vous êtes
actuellement en liberté provisoire. Où en est l’affaire aujourd’hui ?
On est toujours en instruction. C’est au juge de trancher. Soit nous allons
au procès, soit il décide que cela ne relève pas de sa compétence, soit il
ferme le dossier. La prochaine audience, la sixième, aura lieu le 20 mai. Les
audiences, ce sont des interrogatoires. On les reporte mais je ne sais pas pour
quelles raisons et pour combien de temps. Le pire, c’est que le site est
toujours bloqué.
Vous avez reçu de nombreux
soutiens au Maroc et à l’étranger. Ils s’accordent à dire que vous avez été
emprisonné pour vos écrits critiques envers le pouvoir. Pourquoi êtes-vous
poursuivi, d’après vous ?
D’après la version officielle, je suis poursuivi pour apologie, incitation
au terrorisme et aide matérielle. Pour moi, ce n’est qu’un alibi. Je pense que
c’est la ligne éditoriale de Lakome qui a été ciblée, sa critique du pouvoir et
de la chose politique au Maroc.
En 2009, lorsque j’étais directeur du journal Al Jarida Al Oula, j’ai
publié un éditorial. J’y écrivais que dans les pays du Maghreb, il n’y avait
pas de démocratie. Je parlais de la Libye, où il y avait un tyran arrivé au
pouvoir sur un char, qui régnait depuis 40 ans. L’ambassade de Libye a envoyé
une mise au point, où ils disaient que je ne connaissais pas l’histoire de la
Libye. Ils m’ont envoyé des documents, dont le Livre Vert de Khadafi. Nous
avons publié cette mise au point.
Mais deux semaines plus tard, il y a eu un procès sur une plainte du
parquet marocain. Au tribunal, un avocat, représentant du leader de la
révolution libyenne, a demandé des indemnisations : un milliard de centimes. Le
juge lui a accordé un million de dirhams (environ 90 000 euros) et trois mois
avec sursis. Vu la lenteur de la machine judiciaire, l’appel a eu lieu en 2011.
Je n’ai même pas assisté à mon acquittement. J’ai été acquitté parce que
Kadhafi a été renversé par son peuple révolté. Ce qui montre à quel point la
justice au Maroc est indépendante !
J’ai commencé le journalisme il y a 25 ans et j’ai lancé mon premier
journal indépendant en 2004. Depuis, on a toujours eu des problèmes avec le
pouvoir : des procès, des interrogatoires de police, parfois juste pour nous
demander quelles sont nos sources. Mais on n’a jamais voulu donner nos sources.
Nous avons subi des campagnes de diffamation orchestrées par la presse
officielle, des journaux et des sites privés, dont on ne sait qui est derrière.
En 2005, nous avions réalisé un sondage pour choisir l’homme de l’année.
Comme nous n’avions pas les moyens de réaliser un sondage professionnel, nous
avons contacté 100 personnalités marocaines et nous leur avons posé une
question : qui est l’homme de l’année ? Nous leur avons demandé de donner trois
noms. Nous avons recueilli les réponses et il s’est avéré que le roi était
deuxième après Driss Benzekri de l’IER (président de l’instance Équité et
réconciliation, décédé en 2007 – ndlr). Nous avons publié cela et nous avons
été attaqués par la presse officielle. Les ministres et un conseiller du roi,
qui avaient participé à ce sondage, nous ont aussi attaqués. Nous avons même
été attaqués par Driss Benzekri. « Pourquoi avez-vous mis le roi en compétition
? » nous a-t-on dit.
En 2009, nous avons publié un article au sujet de la santé du roi. J’ai été
condamné à un an de prison avec sursis et à une amende. Par la suite, nous
avons vu tarir nos ressources publicitaires. Ils nous ont étouffés et on a été
obligés de fermer le journal en 2010.
Avez-vous été surpris par
votre arrestation en septembre dernier ?
Je m’y attendais un peu. Depuis l’année 2011, le début du printemps arabe,
nous étions surveillés. Je savais que j’étais sur écoute, que les flics me
suivaient. Il y avait aussi les voitures stationnées devant le journal, parce
qu’au bureau, il y avait des militants, des journalistes étrangers, qui
venaient pour travailler. Il y avait des va-et-vient. Mais je ne m’attendais
pas à une arrestation aussi… hollywoodienne. Dix-huit policiers chez moi. Deux
fourgonnettes et la voiture de leur chef. Tout cela à 7 h 15 du matin. J’ai
ouvert la porte, je pensais que c’était des proches ou le concierge. J’ai vu
une forêt d’hommes, j’ai compris que c’était eux. Un officier de police a
poussé la porte : « Tu viens avec nous. »Je suis allé prendre ma douche froide,
comme tous les matins. Les policiers m’ont dit qu’ils allaient faire une
perquisition. J’ai répondu avec un proverbe : « Une fois qu’une chèvre est
égorgée, ça ne lui fait pas mal qu’on lui enlève la peau. »
Quand je suis arrivé aux locaux de la police judiciaire à Casablanca, j’ai
demandé à voir l’ordre du parquet. Une fois qu’ils me l’ont montré et que j’ai
su pourquoi j’avais été arrêté, j’ai commencé à être plus à l’aise. J’ai
commencé à répondre. J’étais sûr de mon innocence, je n’avais rien fait.
J’avais juste publié un lien hyper-texte et nous avions précisé que c’était de
la propagande. Ça a duré huit jours… Je n’ai jamais été insulté, ni maltraité.
Considérez-vous que vous
étiez un détenu d’opinion ?
Ce n’est pas à moi de juger. Ce sont les ONG de défense des droits de
l’homme qui m’ont qualifié ainsi. Ils ont vu que j’ai été arrêté pour mes
opinions et mes articles critiques envers le pouvoir. Je pense que j’ai été arrêté
pour la ligne éditoriale que nous adoptions à Lakome : professionnelle,
indépendante, critique. Le rôle d’un journaliste indépendant, c’est d’être
critique vis-à-vis du pouvoir et du gouvernement. C’est un contre-pouvoir, un
quatrième pouvoir.
Quelles ont été vos
conditions de détention ? Vous étiez incarcéré à la prison Salé 2, une prison
réputée difficile.
Pendant les 39 jours de ma détention, j’ai été isolé. J’étais dans une
cellule individuelle lorsque j’étais détenu dans les locaux de la police, et
aussi à la prison. Salé 2 est une prison qui a été inaugurée en 2011. À Salé 1,
une mutinerie avait éclaté chez les détenus islamistes, qui avaient occupé le
toit et kidnappé des gardiens. Ils ont ensuite ouvert cette prison spéciale, où
il y a des cas spéciaux : les gradés militaires, les islamistes, les Sahraouis
de Gdeim Izik. Il n’y a que des cas spéciaux, et comme j’étais un cas spécial,
j’étais bien entretenu (sourire). J’étais au cachot. C’était propre.
Ils ont repeint ma cellule après mon arrivée. Avant, il y avait des
graffitis qui m’ont laissé deviner que des détenus islamistes étaient passés
par cette cellule, et même un détenu de Guantanamo. Ma cellule faisait trois
mètres sur trois. Je n’avais ni livre, ni journaux, ni radio. Il n’y avait rien
; je contemplais le vide. Pourtant, je ne suis pas une bête féroce.
Les charges qui pèsent
contre vous sont lourdes. Pensiez-vous que vous alliez rester longtemps en
prison ?
Ce dont j’étais sûr, c’est que j’étais innocent. Mais je ne pensais pas
qu’ils allaient me libérer aussi vite.
Qu’est-ce qui, selon vous, a
précipité votre libération ?
Je ne sais pas. Je pense que c’est dû à la mobilisation nationale et
internationale, à la médiatisation de l’affaire, aux écrits dans des journaux
respectés. J’ai toujours pensé que le pouvoir marocain était sensible à son
image à l’extérieur. Lorsque cette image est atteinte, il réagit vite. La
première fois que j’ai déposé une demande de liberté provisoire, le juge l’a
rejetée. Ils ne voulaient pas me relâcher et céder à la pression. Ils
s’attendaient à avoir une issue, en gardant une image intacte. L’issue, c’était
peut-être mon communiqué.
Beaucoup de rumeurs ont
circulé au sujet de ce communiqué. Avez-vous subi des pressions pour l’écrire ?
Non. Jamais ! Ils me connaissent bien : personne n’oserait exercer des
pressions. J’étais constamment en contact avec mes avocats, qui m’apportaient
ce qui était écrit à mon sujet, et lorsque j’ai lu les communiqués des partis,
j’ai vu qui était contre moi. Il y avait une mobilisation en ma faveur, mais il
y avait aussi un discours, qui consistait à me traiter de traître, d’espion, de
tous les maux de la terre. Je devais par conséquent préciser ma position.
Dans ce communiqué, je dis deux choses. D’abord, que je ne soutiendrai jamais
un acte ou un groupe terroriste. Ensuite, que je suis un journaliste
professionnel et que je dois être traité comme un journaliste, pas comme un
politicien ou un leader. Je ne fais que mon boulot et j’ai toujours été contre
le terrorisme. Je pense que dans cette déclaration, ils ont trouvé une issue.
Je n’avais pas pensé que ça serait le cas. Mon communiqué s’adressait à
l’opinion publique.
Enfin, je disais aussi que comme j’étais en détention, je décidais de
cesser la parution de Lakome dans sa version arabe, que je dirigeais, puisque
je ne pouvais pas en assumer les responsabilités juridiques et morales. Je n’ai
jamais parlé de sa version française, que dirigeait Aboubakr Jamaï. D’ailleurs,
j’aimerais dire qu’Aboubakr a joué un grand rôle dans la mobilisation
internationale. Nous sommes plus que des partenaires, nous partageons les mêmes
idéaux, les mêmes valeurs : la défense de la démocratie, des droits de l’homme,
de la liberté de la presse. Notre partenariat n’a jamais été matériel et
commercial.
Votre libération a-t-elle
été le résultat d’une négociation avec le pouvoir ?
Jamais ma libération provisoire n’a été l’objet d’une quelconque
négociation. Je ne suis pas un journaliste qui met ses principes et ses
convictions en marchandage, même lorsqu’il s’agit de la valeur suprême : la
liberté. Ma libération est due à la grande mobilisation et au soutien des
démocrates, des médias indépendants, des ONG crédibles au Maroc et dans
plusieurs pays. Je tiens à leur dire un grand merci.
Pourquoi, d’après vous, la
version francophone de Lakome a-t-elle été bloquée ?
On est hébergé sur le même serveur. La version française est un
sous-domaine de Lakome arabe. Il y a aussi Lakome sport qui a été bloqué mais
personne n’en a parlé !
Peut-on réellement parler de
censure, puisque c’est vous qui avez demandé la suspension provisoire de Lakome
?
Le site a été fermé arbitrairement par l’Agence nationale de réglementation
des télécommunications (ANRT). Je ne leur ai pas demandé de bloquer le site. Je
considère que c’est de la censure. J’ai demandé par deux fois la levée du
blocage et j’ai reçu une réponse de l’ANRT, qui me disait d’aller en justice
pour obtenir des « instructions » (sic)pour la levée du blocage. Mais comme il
n’y a pas de décision de justice interdisant le site, comment puis-je voir avec
la justice ? J’ai déjà écrit deux lettres à l’ANRT (en janvier et le 19 mars).
La réponse a été défavorable. J’ai donc envoyé un courrier à la Primature (le
chef du gouvernement est le président du conseil d’administration de l’ANRT –
ndlr). Si la réponse du chef de gouvernement est négative, mon dernier recours
sera la grève de la faim.
Vous avez récemment évoqué
le lancement d’un nouveau site : Lakome 2.
Je continue de vouloir sortir Lakome. J’ai lancé Lakome 2 comme un défi, si
j’arrive au bout des procédures contre les autorités qui ont bloqué Lakome et
que je n’obtiens rien. Avec Lakome 2, nous gardons le même nom, qui est un
label, une idée surtout, un symbole. Nous garderons la même ligne éditoriale.
Il y a des journalistes qui ne peuvent pas travailler dans un autre organe,
alors même que nous sommes des mauvais payeurs… J’ai moi-même passé un an et
trois mois sans salaire. C’est du journalisme militant, au sens professionnel.
On militait pour une ligne éditoriale professionnelle et indépendante. Je suis
toujours convaincu par ce modèle de presse indépendante. Une presse qui n’est
pas une presse officielle, de propagande ou de relations publiques. C’est un
choix difficile à assumer et on l’assume.
Qu’en est-il des
journalistes qui travaillaient pour Lakome ?
La plupart sont toujours au chômage. Ils étaient, comme moi, convaincus de
leur choix. Je pense qu’aujourd’hui, on veut passer à un autre stade, c’est
d’affamer les gens. On ne vous laisse plus de quoi vivre pour que vous
abdiquiez. On ne va pas abdiquer, on va continuer. Après mon incarcération, on
m’a fait des propositions. Certaines ONG respectées à l’étranger, notamment.
J’ai refusé. J’ai toujours refusé toutes sortes d’aides, internes comme
externes. À Lakome, on vivait de petits revenus de Google ads et, parfois, des
pubs échappaient à la censure et on pouvait les avoir. Nous étions le troisième
site le plus visité au Maroc.
Vos démêlés avec la justice
ne se limitent pas à cette plainte pour apologie du terrorisme. Vous étiez,
jusqu’à la semaine dernière, poursuivi dans trois affaires.
Aujourd’hui, je n’en ai plus que deux. C’est la première fois que je gagne,
et contre le ministère de l’intérieur ! C’était une plainte pour diffamation
pour des déclarations qui m’ont été attribuées au sujet de certains sites
d’information. Je soupçonnais ces sites d’orchestrer une campagne de
dénigrement contre moi. Et je soupçonnais les services d’être derrière.
Pourquoi m’ont-ils attaqué ? Parce que j’ai écrit sur la monarchie, la question
du Sahara, sur les droits de l’homme. J’ai donc pensé qu’il y avait une
manipulation.
Il y a aussi le procès de Fès, le 26 avril prochain. Il s’agit d’une
information publiée dans Lakome, qui s’est révélée être fausse. Nous avons
publié des excuses et expliqué que ces informations, c’était un coup monté.
Nous parlions d’une fusillade entre deux tribus qui aurait fait des morts. Un
site local avait publié l’information. Le responsable du site a dit devant le
procureur : « J’ai fabriqué cette information pour montrer que le site Lakome n’est
pas professionnel. »
Ces difficultés ont-elles un
impact sur votre façon d’exercer votre métier ?
Ça me prend du temps. À chaque fois, il faut passer la journée au tribunal.
Ça pèse sur le moral, sur ma famille. Je ne me suis jamais autocensuré et j’ai
toujours eu un franc-parler, un langage direct. J’ai un style à moi, je ne vais
pas le changer. Je ne vais changer ni mes principes, ni ma ligne éditoriale.
Quand vous écrivez,
pensez-vous aux lignes rouges ?
Pour moi, ça n’existe pas, les lignes rouges. Il n’y a pas une loi écrite,
adoptée au parlement, ou dans la Constitution, qui instaure des lignes rouges.
Avec le recul,
regrettez-vous d’avoir publié ce lien ?
Je l’ai dit, je n’ai fait que mon travail. J’avais une information au sujet
d’une menace terroriste contre le Maroc. Je devais la publier. Je n’ai pas fait
l’apologie du terrorisme. Ce que j’ai fait, cela relève du droit d’informer.
Lorsque l’on dit qu’un tsunami arrive, on ne fait pas l’apologie du tsunami,
mais c’est notre devoir d’avertir. Et si des malfaiteurs en profitent pour
commettre des crimes, le gars qui l’a annoncé à la météo n’est pas complice, il
n’est pas responsable.
Ignacio Cembrero a été
sanctionné par sa rédaction pour avoir publié un lien vers la vidéo, suite à
une plainte du gouvernement marocain. Quelle est votre réaction à cette
décision d’El País ?
Tout d’abord, j’exprime toute ma solidarité à Ignacio Cembrero, C’est un
grand ami et un journaliste professionnel. C’est aussi un grand spécialiste du
Maghreb. Il aime le Maroc et les Marocains. Quelle que soit la décision de sa
direction, c’est une grande perte pour son journal, pour ses lecteurs et pour
le journalisme indépendant au Maroc. Je regrette néanmoins que l’administration
d’un grand journal comme El País, qui était l’emblème de la transition
démocratique dans son pays, abdique face aux menaces du gouvernement d’un pays
qui vit toujours sous le joug de l’autoritarisme.
Il y a eu une affaire
similaire à la vôtre, l’affaire Hasnaoui (le journaliste d’une publication
salafiste condamné à trois ans de prison). Comment expliquez-vous cette
recrudescence de procès où des journalistes sont poursuivis pour apologie du
terrorisme ?
Avant l’affaire du journaliste blogueur Hasnaoui, à qui j’exprime toute ma
solidarité et dont je demande la libération sans condition, il y a eu l’affaire
d’un autre journaliste, Abdelhafid Sriti, qui a passé trois ans en prison, en
vertu de cette fameuse loi de lutte contre le terrorisme, qui s’est transformée
en alibi pour mater toute voix qui ne rentre pas dans la symphonie officielle.
Il est grand temps de demander l’abolition de cette loi qui porte atteinte à
l’État de droit.